Une partie du texte de l'expo:
Chaque salle du
Mamco a été peinte en deux couleurs unies par une ligne rouge qui traverse tout le musée, comme le fameux fil rouge de l’Histoire. Ces couleurs proviennent de diverses sources, picturales (Edvard Munch en particulier) ou décoratives (notamment méditerranéennes), du passé ou du lointain. Elles emblématisent les mondes de Sarkis dont le travail se tient à la bascule du XXe siècle comme ère des catastrophes (guerres mondiales et coloniales, totalitarismes, flux d’exilés, etc.) et du XXIe siècle comme époque de la mondialité (selon le beau mot d’Édouard Glissant). Des surréalistes, il relève l’intense attention portée à l’ensemble des formes issues de la créativité humaine, bien au-delà des seules catégories des arts occidentaux, ainsi qu’une compréhension de l’activité artistique engageant une économie des intensités aux antipodes des visées de carrière et de position sur le marché symbolique ou financier.
Ainsi l’Hôtel Sarkis est-il le théâtre de mémoire, à la fois familier et exotique, générique et singulier, de la communauté invisible de ceux qui se parlent par-delà les siècles et les continents dans les langues imaginaires de leur inquiétude vitale. Son décor est sans envers : il ne cache rien ; comme les photographies qui recouvrent certains des murs de l’exposition, il vaut pour ce qu’il remémore ou arrache à la distance ou la séparation. Il vaut pour ce que vous y ressentirez de notre histoire commune.
Christian Bernard
Les photos:
Hôtel Sarkis, 2011
néon et agrandissement d’une photographie de l’exposition de Sarkis Der Besuch. Das Gespräch. Die Erwartung, Block Beuys, Hessisches Landesmuseum Darmstadt, 2002
coll. de l’artiste
© 2011, ProLitteris, Zurich
Munch, 2008
aquarelle sur papier ; 31 x 41 cm, chacune
coll. de l’artiste
Au commencement, regards & paroles, 2006
vidéo 2’9’’, Iannis Xenakis « Orchestra », Spiros Sakkas, bariton, « Nous » Artavadz Pelechian
coll. de l’artiste
© 2011, ProLitteris, Zurich
Pour la voix, 1978 [El Lissitsky (1890-1941) —
Vladimir Maïakovski (1893-1930)]
installation composée de 13 ampoules sur lesquelles sont dessinés des pictogrammes, et sacoche
coll. de l’artiste
Travail anonyme sur l'œil de Maïakovski, 1978 [Maïakovski]
peinture sur verre et photographie
coll. Mamco, leg Georgette Iynedjian
Munch, 2008
aquarelle ; 31 x 41 cm
coll. de l’artiste
© 2011, ProLitteris, Zurich
Munch, 1991-1992
aquarelle sur papier ; 36 x 51 cm chacune
coll. de l’artiste
© 2011, ProLitteris, Zurich